Philippe Michel-Kleisbauer

Journal de Marche n°144 – du 5 au 11 juillet 2020

Journal de Marche n°144 – du 5 au 11 juillet 2020

La situation qui se tend toujours plus à Hong Kong, la guerre dans l’est de l’Ukraine qui a profité de la crise sanitaire pour regagner en intensité, l’arrivée de deux nouveaux acteurs sur le théâtre Libyen, nous mettent face à la réalité. Celle de notre puissance réelle. La réalité de nos capacités militaires comme la réalité de nos capacités de décision géopolitique.

La Loi de Programmation Militaire (LPM) que notre majorité a fait adopter en mars 2018 représente un effort sans précédent en terme de remontée en puissance tant au niveau des personnels qu’au niveau capacitaire et y ajoutant un volet pour les familles. Mais cet effort salutaire ne va remettre nos armées à niveau que pour «temps de paix» .

Cet effort sans précédent de 1,7 milliards de plus chaque année, avec un fort accroissement de ce montant dans la deuxième partie de l’exécution de cette loi, va au-delà de son intérêt stratégique pour le pays : soutenir celui-ci dans la crise que nous vivons. Car ce budget reste localisé en France, parce que nos industries de défense ne sauraient être ni dans la pratique ni encore moins dans l’esprit délocalisées.

Toutefois nos capacités lorsqu’elles seront retrouvées à l’issue seulement de cette LPM ne seront pas suffisantes pour affronter une situation internationale dégradée.

Cela a pour effet de limiter fortement notre champ d’action, nos décisions sur la scène géopolitique. Dès lors il nous appartient de bien réfléchir à nos alliances stratégiques qui pallient notre vulnérabilité et de ne plus tergiverser dans la mise en oeuvre concrète de la montée en puissance d’une capacité européenne de défense.

Dès lors il nous appartient de se demander s’il n’était pas judicieux d’investir encore plus dans notre outil de défense, lequel est localisé et non délocalisable.

Ainsi deviendrons nous préalablement moins sujets aux décisions que d’autres nous imposent !