Philippe Michel-Kleisbauer

Journal de Marche n°121 – du 1er au 7 février 2020

Journal de Marche n°121 – du 1er au 7 février 2020

Les résultats continuent d’affluer comme ceux du nombre record de bénéficiaires de formations après celui des emplois créés et surtout des CDI en très forte progression. Mais les contestations sont toujours là.

D’abord il y a la gauche extrême qui lutte depuis toujours contre la démocratie libérale, partout où elle existe, à cause de ses défauts -et elle en a (relire mon édito de la semaine dernière sur le partage des richesses)- sans proposer de véritable projet de vie à la place. Pire, cette extrême gauche, ce front de gauche, cette France Insoumise soutient des régimes aussi désastreux que celui qui a fait du Venezuela l’un des pays les plus riches du monde, en une des pires catastrophes humanitaires. Révolutionnaires, ils n’ont aucun mal à essayer d’imposer dans la rue leur funeste projet que les urnes leur refusent, scrutin après scrutin.

Ensuite il y a la tranche moins extrême dans le classement habituel, mais dont on peut légitimement se demander si elle ne dérive pas dangereusement. Ainsi cette semaine, le premier secrétaire du parti socialiste n’a pas hésité à qualifier « d’alcooliques anonymes » un petit groupe de députés sociaux démocrates, respectables et respectés, qui ont décidé de créer un sous-groupe afin de faire davantage peser le volet social dans notre train de transformations. Que le PS se livre à son plus haut niveau à ces bassesses auxquelles il nous avait habitué sur le terrain est, à la fois consternant, mais aussi inquiétant. Car il fait porter à ses sympathisants une part non négligeable de cette mise en danger de la démocratie.

La droite républicaine n’est pas en reste dans ce jeu de massacre contre nos institutions qui menace aujourd’hui la Cinquième République. Ainsi, au lieu de soutenir les réformes indispensables au pays, que les ténors de droite n’ont jamais entreprises lorsqu’ils étaient aux affaires de peur d’y perdre leurs sièges, ils n’hésitent plus à amener leurs voix aux extrêmes. Pour contester nos réformes ? Non bien-sûr puisque au mieux, elles figuraient dans leurs programmes, au pire elles sont réclamées par des organisations qu’ils pilotent comme l’association des maires de France. Tout simplement pour essayer de faire chuter une majorité réformatrice qui remet le pays sur de bons rails et attendre tranquillement que les résultats continuent d’affluer. Sont-ils conscients du désastre auquel ils concourent ? La contestation prenant des formes tellement violentes désormais, que les institutions veillent.

Ne voient-ils pas que ce n’est pas la majorité qui est en danger mais bien nos institutions démocratiques ? Ne se rendent-ils pas compte qu’eux aussi participent à l’abattage de la Cinquième République si bien imaginée par le Général De Gaulle? Ne se rendent-ils pas compte que les seuls qui bénéficient de ce chaos, c’est une droite extrême dans ses objectifs comme son incompétence.

Car enfin, ceux qui attisent le plus ces feux, qui s’apprêtent à brûler cette terre pourtant fertile, riche en talents et idées, forte de pensées lumineuses, irriguée par l’abondance de libertés fondamentales comme celle de s’exprimer ou de voter, c’est bien le Front National. Oui le Front National, désormais scindé en deux divisions jumelles, aux nouvelles dénominations afin d’y perdre les électeurs et aveugler une droite sans boussole, et prendre en étau le reste de la société.

Plus la peine pour ses partisans de soigner ses arguments ou de s’épargner des absurdités comme on peut les entendre régulièrement. Non, il leur suffit d’attendre que les fossoyeurs de la démocratie aient bien fait leur travail pour s’emparer de nos institutions.

Dans ce contexte chaotique, compliqué et agressif, il est plus important que jamais de rester fort dans nos convictions que la démocratie libérale est la meilleure des voies. À corriger sans cesse comme un marin corrige le cap compas pour trouver le cap vrai à intervalles réguliers, certes, mais la meilleure des voies.

Alors dans ce moment de grande fragilité du pays il est important de revenir à l’essentiel, de retrouver le désir de destin commun, de faire Nation.